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René Baillargeon était le fils de Paul Baillargeon, domestique, âgé de 32 ans à sa naissance, et de Célestine Caillaud âgée de 24 ans. Lors de la conscription en 1913 il se déclara employé de commerce, domicilié à Civray, 83 boulevard Carnot. Il fut affecté au 4ème régiment de Zouaves à Tunis, incorporé dans cette unité le 11 décembre 1913. Rentré en France avec son unité il partit pour le front le 2 août 1914 et fut nommé caporal le 7 septembre. Début mars 1915 son unité fut dirigée vers l’armée d’Orient. René Baillargeon fut blessé le 6 mai 1915 sur la presqu’île de Galipoli (Empire Ottoman, actuelle Turquie), où les armées alliées avaient tenté un débarquement. Rapatrié à l’hôpital militaire d’Oran (Algérie), il rejoignit le front d’Orient dès la fin mai 1915. Il fut nommé sergent, puis sergent-fourrier en septembre 1915. A nouveau rapatrié sanitaire pour hépatite, il passa au 2ème Régiment de Zouaves et retourna au front le 21 juillet 1916. Il fut à nouveau blessé le 23 mars 1918 à Nomény (Meurthe-et-Moselle). Après un séjour dans plusieurs hôpitaux militaires, il fut réformé et démobilisé le 4 octobre 1918. Il obtint en décembre 1917 la Croix de guerre avec étoile de bronze, accompagnée d’une citation à l’ordre de la brigade : « Sous-officier aussi brave que modeste. Le 25 novembre 1917 au milieu de l’action s’est spontanément présenté à son commandement de compagnie pour rallier des éléments de la compagnie qui étaient égarés. A accompli sa mission dans un violent tir de barrage et de feux croisés de mitrailleuses. A toujours assuré la liaison avec la plus grande intelligence et la plus heureuse initiative ». Il reçut la médaille militaire le 7 octobre 1918. Il se maria le 18 juin 1921 à Civray avec Germaine, Alice, Léontine Morillon et reprit à Civray sa profession d’employé de commerce. Il était au début des années 40 commerçant à Civray, demeurant 13 boulevard Carnot et membre du conseil municipal. Dès août 1940, le capitaine Jean Musso avait refusé de servir le gouvernement de Vichy et s’était fait mettre en congé d’armistice. Il réussit à constituer à Poitiers (Vienne) un noyau de patriotes d’origines sociales très diverses tels le doyen de la faculté des lettres Carré ou le recteur Hubert. Il organisa à partir de 1941, un service de renseignements et de faux papiers (cartes d’identité, fiches de démobilisation). Le 1er juillet 1942, le capitaine Musso devint le chef du réseau « Centurie » pour le secteur de la Vienne et en 1943, il devint chef de l’O.C.M. (Organisation Civile et Militaire) pour la Vienne. Trois groupes s’organisèrent dans le département à Savigny-l’Evescault, Quincay et Civray, autour de chefs d’entreprise, de fonctionnaires et d’Anciens Combattants. A Civray, le groupe créé en mars 1943, se forma sous l’impulsion de Georges Bonneau, négociant en bois, et de René Baillargeon. Un premier parachutage d’armes eut lieu le 13 juillet 1943, ces armes étant dissimulées dans la scierie de Georges Bonneau puis dans une ferme à Saint-Gaudent. Il obtint la mention « Mort pour la France" et fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) et DIR (Déporté - Interné de la Résistance). Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Civray où une avenue porte son nom. Il fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance par décret du 3 août 1946. |